« Ça peut arriver à tout le monde d’avoir besoin des Restos du Cœur.
Alors, quand c’est possible financièrement , je donne. » Évelyne dépose, dans le chariot rangé derrière les caisses du Super U de Valdoie, un paquet de brioches, des gâteaux, du riz, des pâtes… La collecte annuelle des Restos du Cœur a commencé vendredi et se poursuivait hier, samedi, dans six super ou hypermarchés du Territoire. Et la tendance était plutôt à la générosité. « L’an dernier, nous avions récolté au total 12 tonnes de marchandises. Vendredi soir, nous étions déjà à 7 tonnes. » Sachant que le samedi, la fréquentation des commerces est plus élevée et donc les dons aussi , Patrick, le responsable départemental, s’attend à dépasser le tonnage de la collecte de l’année dernière.
Les produits s’empilent dans l’entrepôt. Pesés et soigneusement rangés par catégories. Des kilos de pâtes, de riz, des petits pots pour bébé, du café, de l’huile, des conserves, des gâteaux… 130 bénévoles étaient à pied d’oeuvre durant les deux jours. Soit dans les magasins, avec le sourire, soit dans les camions à récupérer les chariots pleins pour les ramener à l’entrepôt. Toute cette marchandise sera redistribuée aux bénéficiaires de l’association de Coluche au cours de la campagne d’été, qui débutera début mai pour se terminer fin octobre. Pour la première fois cette année, le magasin Lidl de la rue d’Altkirch a accepté la présence de bénévoles des Restos. « J’ai croisé pas mal de bénéficiaires, et certains nous ont donné quelques articles », note Danièle, derrière le chariot qui se remplit plutôt rapidement. « On a trois personnes qui nous ont carrément donné des sacs pleins de provisions. » Tandis que du côté de Valdoie, Danielle et Pierre, venus faire leurs courses hebdomadaires, déposent dans un chariot des victuailles (pâtes, gâteaux, chocolat…), mais aussi des petits pots pour bébé, des couches, des produits d’hygiène. Très sensible, Danielle ne résiste pas à la tentation de donner. « C’est terrible. Ce qui me fait le plus de la peine, ce sont les enfants. Quand on remplit notre chariot, qu’on mange à notre faim, ce n’est pas possible d’accepter ça. De voir une telle générosité, ça me fait plaisir. Le Français est gueulard, mais il a bon coeur. Il répond présent quand il y a besoin. » Les arrêts auprès des bénévoles se multiplient. Pour la plus grande joie de Jacqueline, qui souligne qu’un monsieur est venu offrir un chariot complet. D’autres déposent une boîte, font en fonction de leurs moyens ce qui est déjà très bien mais s’excusent de ne pas pouvoir donner plus. « C’est touchant ».
ER 3/4/2015